Tuesday, December 06, 2005

La France s'associe au deuil martiniquais


Emotion et dignité ont marqué la cérémonie d'hommage national rendu à Fort-de-France, mercredi 24 août, aux 160 victimes, dont 152 Français, de l'accident d'avion du 16 août dans l'ouest du Venezuela. "Aujourd'hui, le cœur de chaque Française, chaque Français, bat à l'unisson de celui de leurs frères et de leurs soeurs martiniquais. La France est en deuil, elle est meurtrie dans sa chair" a déclaré Jacques Chirac qui s'est rendu à la célébration.
Aucun discours politique n'a été prononcé lors de cette cérémonie de deux heures, qui se voulait "sobre et humble" et qui a rassemblé des dizaines de milliers de Martiniquais en deuil dans le stade de Dillon. L'émotion des Martiniquais, qui avaient tous revêtu un haut blanc, a été particulièrement palpable lorsque 160 enfants, représentant chacun une des victimes, sont passés en procession et ont déposé des bougies devant une chapelle ardente et une stèle sur laquelle étaient inscrits les noms des disparus. Quelques cris de douleur ont alors été entendu.
L'hommage national aux victimes a revêtu un caractère exceptionnel, par la présence du chef de l'Etat, des présidents du Venezuela Hugo Chavez et de la Dominique, Nicholas Liverpool, du premier secrétaire du parti socialiste, François Hollande, de délégations des îles des Caraïbes et du poète et maire honoraire de Fort-de-France Aimé Césaire. Les indépendantistes de Martinique, au premier rang desquels Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil régional, avaient mis de côté leurs critiques envers les autorités métropolitaines.

CHIRAC S'EST ENTRETENU AVEC LES FAMILLES
La cérémonie s'est ouverte sur une cantate de Bach interprétée par l'Orchestre symphonique de la Martinique. Les représentants des différents cultes présents à la Martinique – catholique, adventiste, évangélique, orthodoxe, hindou, juif et musulman – ont fait de courtes interventions, entrecoupées d'arias de Bach, d'extraits du Messie de Haendel, de La Marche funèbre de Mozart et de negro spirituals.
la fin de la célébration, Hugo Chavez, Jacques Chirac et les élus locaux ont déposé une gerbe de fleurs bleues, blanches et rouges au pied de la stèle. Après la cérémonie, Jacques Chirac s'est entretenu une vingtaine de minutes avec Hugo Chavez et l'a remercié de sa présence ainsi que de "la rapidité et l'efficacité de l'intervention des services de l'Etat (vénézuélien) sur les lieux de l'accident et à Maracaibo". Jacques Chirac a ensuite rencontré à huis-clos, pendant deux heures, environ 1.500 représentants des familles des victimes
A l'heure où la cérémonie de Fort-de-France prenait fin, débutait une messe à Notre-Dame de Paris. Dix mille personnes, en grande majorité antillaises, ont assisté à l'office, en présence du premier ministre, Dominique de Villepin, de plusieurs membres du gouvernement dont Philippe Douste-Blazy (affaires étrangères), Michèle Alliot-Marie (défense) et Dominique Perben (transports), de Bernadette Chirac et du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Une foule était massée à l'extérieur devant un écran géant. Le président de la République devait regagner Paris après une rencontre avec les élus à Fort-de-France. AFP
photo : REUTERS/JACKY NAEGELEN

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